GRUE MOBILE TONKA N° 942

 

C'est un beau modèle qui mérite du respect. J'hésite sur l'année de fabrication. Pour un modèle fabriqué aux Etats-Unis, on pourrait dire d'après la forme de la cabine qu'il a été produit entre 1965 et 1967. Mais ce modèle a été fabriqué en Nouvelle Zélande, et il faut se souvenir que Tonka USA se débarassait de ses pièces obsolètes en les envoyant en Nouvelle Zélande. Ce camion a donc pu être fabriqué après 1967. Quelle que soit l'année, c'est sa provenance Néo-Zélandaise qui fait sa rareté.

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Voilà le camion tel que je l'ai acheté.

DIAGNOSTIC : Comme vous pouvez le voir sur les photos, les traces de rouille sont très clairsemées et peu étendues, la plupart sont superficielles. Un essai au polish permet de les atténuer (en fait, il y a de la poussière de rouille à la surface de la peinture autour de chaque point de rouille qui fait paraitre les taches plus grandes qu'elles ne le sont réellement). Un bon nettoyage au polish est donc suffisant mais ne les fera pas disparaître totalement. Le camion gardera la patine du temps. Et surtout, il gardera son logo "Tonka New Zealand" sur la porte gauche. Par contre, je vais repeindre la flèche en noir. Les enjoliveurs sont très rouillés, il faut soit les remplacer soit les remettre à neuf. Comme ceux de la remorque N°2248 étaient également à refaire, j'ai tout emmené chez le chromeur en même temps. Le godet de la grue a été repeint alors que d'origine il est juste zingué. Je vais donc le décaper. Le pare-choc / calandre est oxydé, il suffit de le nettoyer. Le pare-brise est cassé, il faudrait que j'en achète un autre. Il manque les stabilisateurs à l'arrière, il va falloir en refabriquer.

DEMONTAGE : Pour que le travail soit plus facile, j'ai commencé par le démontage.

Pour commencer, démontage de la poulie de la flèche. Ensuite, démontage du plateau arrière ... ... puis démontage de la cabine. Lors de sa fabrication, ce modèle a été peint après assemblage.

NETTOYAGE : Alors là, si quelqu'un a une solution miracle pour enlever les autocollants sans abîmer la peinture qui est dessous, je veux bien la connaître ! Après avoir essayé avec un produit spécial pour décoller les étiquettes et les pansements, j'ai essayé de gratter les autocollants.

En maintenant la lame presque plaquée contre le support, il y a peu de risque de rayure. Le stylo fibre est beaucoup moins agressif qu'une lame pour gratter.Voici le travail en cours. (cliquez sur la flèche ou le cercle pour voir le détail de la zone)

Après avoir dégrossi le travail avec une lame de cutter, j'ai fini avec un stylo fibre. Pour ceux (je pense nombreux !) qui ne connaissent pas, il est constitué d'un tube dans lequel se trouve un "pinceau" de fibres de verre. En réglant la longueur dépassante, on fait varier l'agressivité du ponçage. Du temps des planches à dessin, cet outil était utilisé par les dessinateurs pour gratter les tracés à l'encre sur les calques. On en trouve encore dans certaines papeteries ou quelques magasins d'outils de restauration de véhicules anciens. Ensuite, je finis avec du polish pour retrouver le brillant de la peinture. J'ai quand-même gardé un petit autocollant, parce que je le trouve joli et en plus je trouvais dommage de détruire tous ces autocollants d'époque, même si ils ne sont pas d'origine. En plus, c'est une pub automobile, donc ça ne choque pas trop.

==> Un internaute m'a indiqué une astuce pour décoller les autocollants : il utilise du produit anti-goudron qu'on achète dans les centre auto ou au rayon auto de supermarchés. Il paraît que c'est très efficace. Merci Alexandre.

Pour finir avec la carrosserie, j'ai passé tout le camion au polish pour atténuer les rayures et retrouver le brillant d'origine. Il reste bien sûr des éclats de peinture, mais comme il n'y en a pas trop, c'est acceptable.

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Voici la calandre après nettoyage au polish spécial métaux Voilà l'arrière du camion après décollage des autocollants et nettoyage au polish. Remarquez le petit autocollant que j'ai conservé.

FABRICATION DE LA PIECE MANQUANTE : J'ai ensuite refabriqué les stabilisateurs. Un ami collectionneur m'a envoyé une photo de son camion, et je m'en suis servi pour refaire le plan des nouvelles pièces.

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Voici la photo qui m'a servi de point de départ.
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Tracé du plan de la pièce d'après la photo, puis tracé de la pièce sur la tôle. Découpe de la tôle. J'utilise une pince grignoteuse qui ne déforme pas la tôle contrairement à une cisaille. Une pièce après découpe et ébavurage.
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Les pièces après pliage. Attention, il y a une gauche et une droite qui sont symétriques ! Application d'une couche d'apprêt garnissant pour atténuer les défauts ... ... Puis peinture avec une bombe de zingage à froid pour avoir le même aspect que les pièces d'origine.
Voici le résultat une fois remonté sur le camion. A comparer avec la photo plus haut qui montre les pièces d'origine.

REMPLACEMENT DU PARE-BRISE : J'ai enfin commandé des pièces aux Etats-Unis. Les frais de port sont assez élevés, il vaut mieux commander plusieurs pièces en même temps. Inconvénient des pièces re-fabriquées : elles sont parfois approximatives par rapport aux pièces d'origines qui étaient fabriquées avec des moyens industriels sans comparaison avec les petits moyens des artisans. Par exemple, le pare-brise d'origine était en plastique injecté. Le modèle re-fabriqué est réalisé en thermo-formage, la forme est un peu moins précise et il est plus fin. Mais quand on n'arrive pas à trouver une pièce d'occasion, cela permet de redonner un aspect plus satisfaisant. J'ai quand même gardé le pare-brise d'origine dans un coin. A ce propos, je voudrais préciser que les collectionneurs américains utilisent systématiquement des pièces re-fabriquées plutôt que de remettre en état les pièces d'origine. Je trouve que cela dénature "l'esprit" d'un jouet ancien.

A gauche, la pièce refabriquée. A droite, la pièce d'origine qui est cassée.

NETTOYAGE DU GODET : Je décape habituellement les pièces peintes en les faisant tremper dans du liquide de frein usagé. Le liquide de frein est très corrosif pour la peinture. D'autre part, il faut le remplacer environ tous les 3 ans. Je mets donc de côté le liquide de frein usagé que je récupère lors de l'entretien de mes voitures et cela m'évite d'acheter du décapant à peinture. J'ai enfin trouvé un récipient suffisamment grand pour contenir entièrement le godet. Après 2 semaines de trempage, un rinçage au nettoyeur haute pression a permis de remettre le godet à neuf. Le résultat est excellent car ce godet était couvert de peinture à la bombe de couleur or. La peinture métallisée à la bombe est la plus sensible aux solvants.

Le godet avait été repeint avec de la peinture en bombe de couleur or. Le godet après décapage. Il est comme neuf !

REMONTAGE : J'ai eu un petit problème au cours du remontage. Une des languettes de la base de la grue s'est cassée quand je l'ai repliée. Il faut fabriquer une nouvelle languette. Mais comment la fixer ? L'idéal serait de souder ou braser, mais cela endommagerait la peinture de l'embase. L'autre solution possible est le collage. J'ai choisit cette deuxième solution qui permet de préserver la peinture d'origine. Il faut bien choisir la colle : dans ce cas, le choix le plus judicieux me semble être la colle époxy à 2 composants qui a une très grande résistance mécanique une fois sèche.

Catastrophe ! La languette s'est cassée. Voici la pièce rapportée, collée avec de la colle époxy à 2 composants Après peinture et une fois remonté, on ne voit pas la différence entre la languette d'origine et celle qui a été réparée.

Voici le camion enfin terminé. Suite à la rupture de la languette, j'ai laissé un peu de côté la restauration de ce camion pour m'occuper d'autres modèles et surtout de mon déménagement et de travaux urgents dans la maison. Mais une petite demi-journée m'a finalement suffit pour terminer la remise en état de cette grue mobile.

Enfin terminé !

J'en profite pour vous montrer un peu plus de détails sur les Tonka Néo-Zélandais :

Voilà ce qui fait la rareté et la spécificité des camions Tonka fabriqués en Nouvelle Zélande : les flancs blancs sont marqués "Tonka NZ" (malheureusement très peu visible sur la photo), les logos "Tonka New Zealand" et surtout la conduite à droite. En effet, la Nouvelle Zélande étant une ancienne colonie anglaise, le volant est à droite. Le tableau de bord est donc inversé par rapport aux modèles américains.

 

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